La peine du menuisier – Marie Le Gall

Publié le par Mona

 

La peine du menuisier - Marie Le Gall

 

"Les mots n’étaient pas pour nous. Et quand parfois ils existaient, nous savions que ce n’était que de pauvres écrans. Les vibrations du silence étaient toujours les plus fortes. C’était quand je ne l’entendais pas que je l’entendais le plus, et lui de même. C’est-à-dire tout les temps. Nous avancions dans un silence assourdissant."

 

On est dans les années 50, en Bretagne. La narratrice est arrivée sur la tard, par accident, et donc non désirée. Elle raconte son enfance passé entre l’appartement brestois et la maison de vacances (ou «penn-ti», «petite maison» en breton). Sa mère est sourde, sa grand-mère est très discrète, et le père, «Le Menuisier», ne parle jamais. Ou du moins ne parle jamais à sa fille, et quand ça arrive ils en sont gênés. Sa grande sœur devenue folle prend toute la place dans cette famille car quand elle ne va pas bien elle crie, elle. Sur les murs de la maison il n’y a que des photos encadrées de membres de la famille décédés. Et la maison se situe juste à côté du cimetière…


Comment grandir et se construire dans cet environnement ? La narratrice a une attraction pour la mort (elle se surnomme «la fossoyeuse»), mais cela a-t-il un rapport avec le passé de cette famille taiseuse ? Que s’est-il passé, quelle grande blessure cache ce «Menuisier» ?

 

Ce roman est très particulier. Son rythme très lent nous fait rentrer dans une ambiance angoissante, oppressante. Il y a les questionnements de cette petite fille devenue femme qui se heurte à des murs. Il y a de la souffrance, des non-dits, des secrets.


J’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman au début, à cause de sa lenteur sans doute. Et puis je me suis laissée emportée par l’écriture, qui est très belle. Des mots bretons sont distillés ici et là, des mots que je reconnais pour les avoir entendus, sans parler le breton. La Bretagne décrite dans le livre n’est pas celle que je connais (trop jeune sans doute), mais c’était celle de mes grands-parents. Peut-être que c’est également pour cela que ce livre m’a touchée.


C’est difficile de conseiller ou non ce livre, car je pense qu’il ne touchera pas tout le monde de la même manière. A voir donc…


Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs du Télégramme


L'interview de l'auteur sur le site du Télégramme



La peine du menuisier - Marie Le Gall

Phébus, 283 pages, 2009.

ISBN: 2-752-90413-4

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
<br /> Bien envie de le lire...<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> En tout cas, l'extrait que tu en donnes est très beau. Cela donne envie d'y voir de plus près.<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Oui l'écriture est très belle. En tous cas moi elle m'a touchée.<br /> <br /> <br /> <br />